Différentes modes d’irrigation des agrumes

Différentes modes d’irrigation des agrumes

Les différentes modes d’irrigation des agrumes, dans cet article trois grands modes d’irrigations sont à retenir :

–         irrigation gravitaire ou de surface ;

–         irrigation par aspersion ;

–         et irrigation localisé

1. Irrigation de surface 

Ce mode d’irrigation traditionnel reste encore très répandu dans nos orangerais (vielles). Il consiste à distribuer l’eau dans des cuvettes confectionnées au pied des arbres, ou dans des sillons (raies) tracés dans les inter- rangs de la plantation.

L’expérience a permis de fixer approximativement les doses et les cadences en fonction des conditions climatiques, de la topographie du terrain et des qualités physiques du sol. Les doses varient entre 500 et 600 m3 / ha selon le type de sol. Les cadences d’irrigations sont généralement entre 10 et 25 jours selon le climat et le type de sol.

En irrigation de surface, les pertes en eau par percolation le long des seguias d’amenée et les pertes par évaporation restent élevées. De plus, de telles pratiques nécessitent non seulement une main d’œuvre importante pour effectuer les travaux d’entretien des cuvettes ou des sillons, mais aussi un personnel qualifié pour la conduite de ces irrigations. Ceci entraîne de lourdes charges pour l’agriculteur. Le recours à l’irrigation sous pression est donc incontestable, afin d’épargner ces pertes qui peuvent être investies dans l’achat du matériel.

Irrigation par cuvette
(VION P-Y)

Voir aussi évaluation des besoins en eau des agrumes

2. Irrigation par aspersion 

L’irrigation par aspersion est un système d’arrosage qui consiste à distribuer l’eau sous forme de pluie sur le sol. La mise en place de se mode d’irrigation demande une étude technique au préalable.

Ce système permet une économie d’eau peut atteindre 50 % par apport à l’irrigation gravitaire, une répartition plus homogène de l’eau sur l’ensemble de surface irriguée, elle ne nécessite aucun aménagement préalable de la surface à irriguer et offre la possibilité d’irriguer la nuit sans surveillance.

A côté de ces avantages, l’irrigation par aspersion présente certains inconvénients dont on site :

– la sensibilité au vent du jet des asperseurs, répartition hétérogène de l’eau ;

– elle favorise l’évaporation lorsque les gouttelettes sont très fines et l’air est sec ;

– l’encroûtement du sol.

Ce système d’irrigation favorise le lessivage des produits de traitement en cas d’aspersion sur frondaison. De même le risque de brûlures des feuilles si l’eau d’irrigation est chargée, plus particulièrement si le temps est chaud et sec.

3. Micro irrigation ou irrigation localisée

La micro irrigation est une expression qui caractérise un certain nombre de technique qui ont en commun les caractéristiques suivantes :

–          une alimentation en eau à proximité immédiate du système radiculaire des plantes cultivées ;

–          l’utilisation souvent répétée et continue de faible débit instantanée ;

–     la limitation de la surface humectée du sol. Le volume de terre maintenue humide est appelé bulbe d’humectation. Il est régulièrement approvisionnée en eau à partir de la surface du sol par un distributeur (goutteur, mini diffuseur,…).

Le succès des arrosages localisés, et spécialement du goutte à goutte, est dû à un certain nombre d’avantages qui apparaissent nettement, à condition que l’installation soit bien conduite.

Parmi les avantages on peut énumérer

L’efficience de l’eau : en effet ce mode d’irrigation limite considérablement les pertes par évaporation, pas de consommation parasite par mauvaise herbe et irrigation d’une seule fraction du sol et non toute la surface cultivée.

Avantages agronomiques : la disponibilité permanente d’eau au voisinage des racines, l’amélioration de la productivité et la possibilité de réaliser des irrigations fertilisantes.

Avantages économiques : la réduction maximale des frais de la main d’œuvre et la possibilité d’automatisation.

Ce pendant à côté de ces avantages, il ne faut pas négliger certains inconvénients qui peuvent handicaper le bon fonctionnement du système. Parmi ces inconvénients on peut citer :

a – l’obstruction des goutteurs : des particules de sable, des dépôts lents d’argiles ou de limons, des précipitations chimiques et le développement de microorganismes sont les causes majeures d’obstruction des goutteurs.

Une bonne filtration et l’injection des acides nitriques et phosphoriques sont nécessaires pour prévenir ces obstructions.

b – pendant la période d’irrigation, les sels sont accumulés à la périphérie du bulbe humide. Une pluie légère risque de les entraîner vers les racines, ce qui est très dommageable.

On peut lutter contre l’accumulation de sels en apportant un excès d’eau par apport à la consommation de la culture, on lessive ainsi une grande partie des sels et on les déplace en dessous de la zone radiculaire.

c –  difficulté à déterminer le volume minimal de sol à humidifier : le développement radiculaire se limitant à la zone humidifiée, la croissance optimale des arbres exige l’humidification d’un volume minimum du sol.

Il apparaît que les dimensions de ce volume sont liées à différentes variables tel que le débit des distributeurs, l’écartement entre distributeurs et la nature du sol.

Comme il est très difficile, une fois le réseau est installé, d’en modifier les données, il importe de déterminer ces données avec soin pour avoir dés le début une répartition (quantitative et qualitative) satisfaisante de l’eau.

Pour plus d’information vous pouvez participé à notre formation sur l’irrigation

3.1 L’irrigation à la goutte à goutte 

Avant la mise en place de tout réseau d’irrigation, il est nécessaire de réaliser une étude technique au près d’un bureau spécialisée. Les principaux paramètres à étudier sont la topographie du terrain, les caractéristiques physique du sol, les quantités de l’eau utilisée, la densité de plantation et bien évidemment les principales données climatiques (pluviométrie, température, ET0,…).

En générale, le nombre des goutteurs par arbre peut varier de 3 à 6, il dépend à la fois de la texture du sol et l’écartement des arbres sur le rang. Sur les sols à texture légères, la distance entre les goutteurs est de l’ordre de 0.7 à 1 m, alors que sur les sols argileux cette distance peut être de 1.5 m.

Le débit du goutteur utilisé en agrimuculture varie de 4 à 10 l/h.

  • Besoin quotidien en eau 

Dans le cas d’irrigation localisée, il est possible à partir de la détermination de l’ETP ou ET0 journalière, de réapprovisionner quotidiennement en eau la bulbe d’humectation afin d’y maintenir en permanence cette humidité optimale.

Dans la pratique, cela suppose que l’agrumiculteur possède le matériel adéquat lui permettant de calculer facilement l’ETP journalière (Nasr).

En irrigation localisée l’évaporation du sol humidifié qui n’est pas à l’ombre des feuillages ainsi que l’évaporation des mauvaises herbes sont fortement limités. Ainsi la valeur de l’ETP trouvée est multipliée par un coefficient de réduction qui a été déterminé expérimentalement et il varie entre 0.5 et 0.6, en fonction de la couverture du sol par les arbres et leur état végétatif.

  • Fréquence des arrosages 

En pratique, du fait qu’en irrigation localisée on peut contrôlé le volume d’eau apporté de façon précise et que les perte par évaporation ne sont pas importante, on recommande de donner des doses faibles à une fréquence assez élevée, ce qui à pour effet d’augmenter le rendement.

3.2 La micro irrigation par diffuseurs

L’eau est distribuée sur la ligne des arbres par des diffuseurs (généralement 2 par arbres), avec des débits individuels faibles. En effet, les diffuseurs sont des émetteurs ajustables formés de deux pièces moulées en plastique qui s’emboîtent.

On considère que la profondeur mouillée doit atteindre la profondeur de la zone racinaire effective de la plante (1.2 m dans le cas des agrumes couvrant plus de 70 % du sol).

Le volume mouillé est ainsi le produit de la surface mouillée par la profondeur mouillée :

Vm = Pm x Sm

Avec : Vm : volume mouillé (m3).

Pm : profondeur mouillée (m).

Sm : surface mouillée (m2).

Micro irrigation par diffuseur surélevé
(Dr. Mongi Zekri)
 

Voir aussi la réserve en eau utile

Cette technique de micro aspersion présente de réels avantages quand les émetteurs peuvent mouiller de manière uniforme la plus grande surface possible. Lorsque le diffuseur est placé en position haute (30 cm du sol), les surfaces mouillées sont bien supérieures, la pluviométrie est bien plus réduite et bien mieux répartie sur l’ensemble de la surface.

 

 

En savoir plus :

Crédit photo : irrigation par cuvette

 

Commentaire (6)

  • j en ai appris sur l irrigation et l aspertion par votre article plus qu en 5 ans d agriculture

    Anonyme
    Répondre
    • Bonsoir,votre article m’a beaucoup inspiré.j’aurais voulu voir la quantité d’eau en litre et en fonction de l’arbre fruitier en question

      Abdoulaye Issaka
      Répondre
  • J’ai une terre lumineux sableuse, dans une climat sec (saharienne), quelle est la moyenne d’irrigation ?

    Mohamed
    Répondre
    • C’est quoi la culture? et la salinité d’eau?

      Habib Mhamdi
      Répondre
  • Merci pour la documentation, ce que j’aimerais savoir pour le cas de pays sahélien, quel fréquence d’arrosage faudra utiliser

    Amadou mahaman soumana
    Répondre
    • Lorsqu’il s’agit d’une irrigation goutte à goutte (irrigation localisée) généralement la fréquence entre 3 à 5 jours (période entre deux irrigation), en cas d’irrigation par cuvette, selon le type de sol, mais en moyenne de 10 à 20 jours.

      Habib Mhamdi
      Répondre

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