Prays citri Millière : Teigne du citronnier
La teigne du citronnier, également connue sous le nom de « teigne des agrumes » ou « teigne mineuse des agrumes », est un ravageur courant qui peut affecter les citronniers et d’autres agrumes.
1. Description
C’est un micro lépidoptère du groupe des « teignes », Bien que Prays citri soit très largement répandu en région méditerranéenne, il semble que cette espèce ait été introduite d’Asie tropicale sa région d’origine.
Adulte : 10 à 12 mm d’envergure, de couleur gris terne. Antennes relativement courtes. Ailes fortement frangées. Les ailes antérieures sont gris brunâtre chagriné, plus sombres sur le bord inférieur et à l’apex ; les ailes postérieures sont très étroites, gris brun uniforme et enfumées vers l’extrémité.
Papillon sur jeune citron vert
(Source : CABI, CPC, 2001)
|
Œuf : ovalaire, légèrement convexe, 0,15 x 0,2 mm, il est opalescent avec un chorion finement réticulé.
Larve : décolorée et de très petite taille à l’éclosion de l’œuf, elle mesure 6,5 om de long sur 1,8 mm de large en fin de croissance. Corps de couleur claire, brunâtre ou blanchâtre avec la tête et la plaque thoracique plus foncées.
Chrysalide : dans un cocon très lâche, blanc et effilé.
Chrysalide à la base d’un citron vert
(Source : CABI, CPC, 2001)
|
La femelle pond 1 à 3 œufs sur un bouton floral puis change de bouton. Fécondité totale observée : 60 à 150 œufs. 10 à 12 générations sont rencontrées par année. Les plus économiquement dommageables sont celles survenant au printemps.
Voir aussi Mouche méditerranéenne des fruits ou cératite
2. Dégâts
Les attaques sont surtout importantes sur citronnier. Sur cette culture, les dommages s’élèvent quelques fois à 90 % des organes fructifères détruits. Les citronniers de « quatre saison », avec deux longues périodes de floraison sont les plus touchés.
L’insecte attaque directement les fleurs; les chenilles rongeant les organes floraux se nourrissent des étamines, des pistils et des ovaires à l’intérieur du bouton qu’elle détruit complètement.
Dégâts et chenille sur jeune citron vert
(Source : CABI, CPC, 2001)
|
Dégâts sur fleurs
(Source : CABI, CPC, 2001)
|
Une chenille peut ainsi détruire plusieurs fleurs. Les débris des fleurs détruites et desséchées, retenus par le nombreux fils de soie tissées par les chenilles, restent suspendus sur les rameaux. En cas de fortes pullulations, la future production est pratiquement compromise; dans ces conditions, l’insecte s’attaque même aux jeunes feuilles, aux bourgeons terminaux des jeunes rameaux, ainsi qu’aux fruits verts sur lesquels il provoque la sécrétion gommeuse.
Voir aussi le thrips des agrumes
3. Lutte
a. La lutte culturale
La technique de stress hydrique est considérée comme une opération importante de la lutte contre la teigne du citronnier dans les agro-écosystèmes à base de citronniers (Mineo, 1993). En Sicile, dans les vergers soumis à cette opération, le niveau total d’infestation sur bourgeons, fleurs et très jeunes fruits est resté en dessous du seuil économique de nuisibilité. A l’inverse, dans les vergers irrigués, le niveau total d’infestation enregistré dépasse facilement le seuil (CABI, 2001).
Le choix au préalable des cultivars peut aussi diminuer l’effet de prays citri. Les attaques sont moins importantes sur les cultivars à floraison en bouquets « lâches ». Selon Ibrahim et Shahateth (1984) on peut classer ainsi les espèces d’agrumes, par ordre décroissant de sensibilité : lime, citronnier, oranger, mandarinier et pamplemoussier.
b. La lutte chimique
Dans les plantations de citronniers des régions côtières, la lutte insecticide contre la teigne du citronnier est indispensable. L’époque le plus important pour l’application des insecticides contre ce ravageur se situe au printemps, en mars avril, c’est-à-dire juste avant l’ouverture des boutons floraux, qui correspond à la sortie massive des papillons de Prays citri. Une deuxième application peut s’avérer nécessaire en cas de fortes infestations du ravageur.
Les pulvérisations doivent être abondantes, à pression moyenne. Il est important que tous les boutons floraux soient bien mouillés.
La lutte par piégeage phéromonal de masse a donnée des bons résultats (Sternlicht et al, 1990).
c. La lutte biologique
Les lâchers inondatifs de Trichogamma cacoeciae montrent une grande activité de parasitisme réduisant la densité des oeufs du ravageur et le rythme de son développement larvaire.
Cependant, Il faut multiplier les lâchers et les points de lâchers par unité de surface en vue d’augmenter la population des trichogrammes sur champs (Lebdi Kaouthar, 2011).
L’utilisation de bio-pesticides à base de Bacillus thuringiensis ou parfois de Beauveria bassiana peut réduire les infestations de 70 à plus de 90 % (Shetata & Nasr, 1998). La suspension de Melia azedarach et le spinosade sont assez efficaces pour réduire les populations, avec une persistance d’action de 15 jours (Lebdi Kaouthar, 2011).
Il n'y a pas encore de commentaires.