Technique de forçage de citronnier

Technique de forçage de citronnier

La production du citronnier est confrontée à un grand problème dû à une baisse de la production estivale. Cette dernière représente 22% seulement de la production annuelle du citronnier. C’est la période « de pointe » pour le citronnier où la demande du marché est la plus élevée, d’où la nécessité d’utiliser la technique de forçage de citronnier.

1. Différente époques de floraison

Sous climat méditerranéen, les citronniers les plus remontants peuvent présenter jusqu’à quatre floraisons successives par an:

  • Mars: avec des fleurs peu nombreuses. La maturité des citrons est au mois d’octobre, voire septembre pour les variétés précoces ;
  • Avril-mai: une floraison qui est souvent abondante. Cette floraison donne la récolte la plus grosse de novembre à fin mai pour une variété classique ;
  • Juin: c’est une petite floraison. Cette dernière donne des citrons qui atteindront leur maturité un an plus tard ;
  • Août – septembre: à l’origine de fruits qui seront récoltés l’été suivant. Ces derniers sont connus sous le nom de « Verdelli ». Cette appellation prend origine de la coloration légèrement verdâtre de leur épiderme.

Sans intervention humaine et sans contrainte externe exceptionnelle, la seconde époque de floraison est généralement la plus intense. Elle est donc proportionnellement à l’origine de la majorité des fruits récoltés.

Voir aussi récolte et rendement es agrumes

2. Processus et techniques de forçage de citronnier

Les producteurs siciliens ont été les premiers à utiliser des techniques particulières de conduite des citronniers. Ces techniques sont utilisées pour amplifier l’intensité de certaines vagues de floraison. Ainsi on peut obtenir un décalage sensible des dates de récolte.  Cette technique est connue sous le nom de forçage.

Elle ne peut être envisagée avec succès que sur des variétés remontantes. La technique repose sur une bonne gestion de l’alimentation hydrique des citronniers.

Les irrigations sont totalement arrêtées fin printemps début été. Les arbres vont montrer un net début de flétrissement. Début août, une taille et une application de fumure minérale sont pratiquées. Ensuite on reprend partiellement l’irrigation : demi-doses un rang sur deux. L’ensemble de ces pratiques se traduit par une reprise modérée de la végétation des citronniers. On observe une abondante floraison en septembre. De cette floraison, de fin d’été, seront issus les citrons de l’été suivant : les Verdelli.

Cette technique de forçage de citronnier est traumatisante pour les citronniers. On conseille de ne l’appliquer que sur des arbres en bon état végétatif. Il faut faire une rotation de forçage au sein de la même plantation. Il vaut mieux qu’on applique cette technique une fois toutes les quatre années.

Voir aussi le néroli : huile essentiel du fleur de bigaradier

3. Utilisation de l’acide gibbérellique (GA3)

a. La technique

Une  étude a été menée, par Khelil et al, afin d’essayer de remodeler la répartition des récoltes des citronniers « Euréka ». Cette étude a pour but de trouver des solutions pour approvisionner le marché tunisien au printemps et en été. Cette technique repose sur l’utilisation de l’acide gibbérellique (GA3).

 Deux traitements de GA3 à 20 et à 40 ppm ont été effectués en Novembre. Cette période correspond à la l’induction florale printanière. Les traitements ont été faits deux années successives, dans le but d’accentuer la floraison estivale et automnale. Ces floraisons donnent une production au printemps suivant et surtout en été de l’année d’après.

b. Les résultats obtenus

Effet de la gibbérelline sur la floraison : Un retard de la floraison printanière de deux semaines a été constaté des arbres traités par rapport aux arbres témoins. Cette effet va échelonner et donner des fruits à la fin du printemps et au début d’été. A noter que la production finale dépend du taux de nouaison et du développement postérieur du fruit.

Impact de la gibbérelline sur le taux de Nouaison : Une amélioration plus significative a été constatée du taux de nouaison des fleurs. Il est de  (+11%) sur les fleurs estivales et de (+20%)  sur les fleurs automnales. Ces résultats sont obtenus avec les arbres qui ont reçu les traitements à 40 ppm par rapport aux arbres témoins.

Effet de la gibbérelline sur l’échelonnement des productions saisonnières : Un remodelage de la répartition des récoltes a été réalisé à la 2 ème année de traitement aux gibbérellines. Ce remodelage se traduit par un transfert de la récolte hivernale vers les récoltes printanières et estivales. Cet effet semble être bénéfique pour des pulvérisations prévues pour deux années. Les effets ont été plus prononcés pour le traitement à 40 ppm.

L’utilisation de la gibbérelline se montre plus simple, plus efficace et surtout n’a pas des effets néfastes sur la culture.

Voir aussi le jus d’orange

En savoirs plus :

Eric Imbert, 2008 : « Le citron » dossier paru dans le revu FRuiTRop N° 157 juin 2008

Khelil et al J. Appl. Biosci. 2013. « Utilisation des gibbérellines de remodelage du cycle fructifère du citronnier ‘Eureka’ » Journal of Applied Biosciences.

Il n'y a pas encore de commentaires.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Commencez à taper et appuyez sur Entrée pour lancer la recherche.