Récolte et rendement des agrumes
Les agrumes sont des fruits fragiles et l’on doit apporter le maximum de soins à leur cueillette. S’ils sont cueillis, manipulés, transportés sans précaution, une grande partie de la récolte sera refoulés à l’exportation et vendue à bas prix sur le marché local. De plus, des blessures légères, invisibles au moment du conditionnement, causeront la pourriture de lots importants de fruits et déprécieront la renommée des agrumes sur les marchés étrangers.
1. Une phase préparatoire
a. Ramassage des fruits
Dès que l’on entame la lutte contre la mouche des fruits, en septembre, les ouvriers chargés de l’entretien des gobe-mouches reçoivent la consigne de procéder au ramassage de tous les fruits tombés. Ceux-ci sont immédiatement détruits ou utilisés pour l’industrie. Abandonnés sur le sol, ils ne tarderaient pas, après avoir, le cas échéant, libéré les larves de mouche, à devenir le siège de moisissures dont les sports dispersées par le vent, constitueraient de multiples foyers d’infection que la plus petite blessure des fruits rendrait virulents.
b. Détermination de la maturité
Les fruits à récolter doivent être conformes à certaines normes exigées.
- La couleur, tout d’abord, joue un rôle important dans l’évaluation de la qualité. Le fruit doit avoir la totalité de son épiderme uniformément colorée en orange. On tolère parfois une coloration spécifique sur les 2/3 du fruit et le vert filtrant sur le tiers restant pour les clémentines précoces.
- La teneur en jus, qui augmente avec la maturité du fruit, est mesurée en laboratoire. Si cette teneur est supérieure à 40 %, le fruit est alors conforme.
- L’indice de maturité est un critère d’appréciation de la qualité organoleptique du fruit.
La maturation est essentiellement marquée par l’accroissement de la teneur en sucre du jus (E) et la diminution de son acidité (A). Mesurées aussi en laboratoire, les valeurs conformes du rapport E/A doivent être supérieures ou égales à 7.
Voir aussi Forçage de citronnier
c. Moyens logistiques et humainsLe bon déroulement des récoltes est étroitement lié à la disponibilité d’une infrastructure logistique adéquate, en bon état de marche, et adoptée aux conditions de l’exploitation. Le producteur doit procéder à un recensement de son outillage, de son matériel roulant, améliorer l’état des pistes de circulation et aménager des hangars pour un éventuel stockage.
Les besoins en main d’œuvre doivent être recensés selon la taille de l’exploitation et son emplacement afin que les ouvriers puissent être recrutés et opérationnels à la veille du démarrage de la récolte.
Photo Mohamed El-Otmani
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2. La récolte proprement dite
La valeur de la récolte obtenue après tant d’efforts peut être gravement compromise par une opération de cueillette mal exécutée, d’où l’importance capitale à donner à l’encadrement technique de cette opération pour valoriser au mieux la production.
La cueillette pourra être sélective pour répondre aux exigences de certains programmes en matière de calibre et de coloration, où lorsque la parcelle présente des taux d’écarts élevés.
Voir aussi le néroli : huile essentiel de fleur d’agrumes
a. Organisation des chantiers
Le chantier de récolte doit être assisté par un chef de chantier dont le rôle est l’organisation, la vérification de la qualité de l’opération et la sanction au cas de défaillance.
Le cueilleur doit être capable de suivre correctement les consignes de cueillette, à savoir :
- La manipulation du fruit avec délicatesse ;
- La coupe du pédoncule au ras du fruit ;
- Le ballottement par les genoux à éviter ;
- La préservation du calice.
b. Matériel de récolte
L’opération récolte nécessite un ensemble d’outils et d’accessoires :
Les pinces de cueillette doivent être bien aiguisées pour permettre une coupe nette, sans lacération du pédoncule.
L’usage des sacs présente l’inconvénient du ballottage des fruits par les genoux des cueilleurs.
Les fruits fragiles destinés au déverdissage présentent alors des tâches d’oléicellose augmentant les taux d’écarts de triage.
Les seaux en plastique (propres et en bon état) constituent le meilleur moyen de cueillette.
Photo Mohamed El-Otmani
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Les échelles, qui sont indispensables pour la cueillette des parties hautes de l’arbre, doivent être légères, faciles à déplacer, munies d’un support et d’un crochet pour recevoir le seau.
Les caisses de ramassage doivent être en nombre suffisant, en bon état pour éviter de blesser les fruits et désinfectées régulièrement pour réduire les spores et moisissures. Elles ne doivent jamais être remplies à ras bord afin d’éviter l’écrasement des fruits lors de leur empilement.
c. Récolte par temps pluvieux
Les producteurs se risquent parfois à récolter sous la pluie. Dans ce cas, les fruits deviennent vite turgescents et le moindre choc endommage les cellules oléifères, entraînant l’apparition des tâches d’oléocellose.
Il est donc recommandé de ne jamais récolter sous la pluie et d’observer un temps de ressuyage d’au moins 2 jours après l’arrêt des pluies ainsi que d’observer un autre temps de ressuyage à la station pour s’assurer de la salubrité des fruits.
d. Lieux de stockage
Des problèmes de dernière minute, comme des changements de programmation, des retards de transport ou des encombrements de station, obligent parfois le producteur à stocker les fruits récoltés.
Il est recommandé de ne jamais stocker les fruits à l’air libre car l’exposition solaire provoque leur ramollissement. Ces fruits doivent être mis à l’abri dans des hangars préalablement chaulés et préparés pour cette opération. Par contre, les fruits destinés au déverdissage, doivent être acheminés vers les chambres de déverdissage dans les plus brefs délais.
3. Rendement
Les rendements moyens oscillent entre 20 et 25 tonnes à l’hectare. On peut atteindre, dans les vergers biens entretenus et ont une source d’eau suffisante et de bonne qualité ainsi qu’une fumure adéquate, 60 tonnes à l’hectare.
L’évaluation de la récolte sur pied demande une assez grosse expérience. Les débutants arriveront à une approximation acceptable en comptant les fruits d’un arbre moyennement chargé et en effectuant les multiplications nécessaires pour aboutir au tonnage par hectare.
Voir aussi agrumes : les rois de l’hiver
En savoir plus :
AVFA., 1992 – « les agrumes » brochure de vulgarisation
Fourtassi.M, 1998 : «Récolte des agrumes pour déverdissage et conditionnement et importance des écarts de triage» document
Rebour.H , 1957 : « Les agrumes » Ed J.B. Baillière et fils
Salut,
Comment on peut expliquer scientifiquement le boursouflement des fruits de clémentines après une grande pluie par exemple, mettant en évidence l'impact du boursouflement sur le poids des fruits.
Salut ;
J’ai pas compris, tu veux dire quoi par scientifiquement (explication du phénomène physiologiquement et chimiquement). J’ai pas vraiment trouvé des études approfondi sur ce phénomène.
Bonjour ça va , bon article intéressant, j’ai deux questions :
1) comment déterminer le production ?
Et le rendement ?
Merci
Bonjour
Bien merci.
Selon l’age de la plantation, la production de l’année précédente, le niveau de fertilisation la densité il y a beaucoup des paramètres. Mais la production précédente donne une bonne visibilité. Le rendement c’est la production sur le nombre des hectares.
Bonsoir Habib mhamdi , merci pour ces réponses que tu m’a envoyé, c’est intéressant, je vais l’ajouter pour mon bagages technique merci d’avance et j’espère a toi bon année avec bon continuation et bon santé
Intéressant, merci pour ces infos